La prise en charge du diabète par l’école

Peu importe le type de diabète dont vous êtes affectés, il est toujours mieux d’en informer votre entourage afin que les gens que vous côtoyez régulièrement aient une idée de ce qui se passe de crise d’hypo/hyperglycémie. Dans le cas d’un enfant, il est crucial que l’école sache exactement quoi faire lors de ces urgences. Lorsque j’ai eu mon diagnostic à 12 ans, mes parents ont immédiatement contacté la direction de mon école primaire pour leur en aviser. Plus tard cette année-là, j’informais la direction de l’école secondaire où je rentrais pour la première fois de ma condition.

Ce qu’il est important de mentionner à l’établissement :

La médication à prendre en cas d’urgence et les conditions dans lesquelles elle doit être rangée. Généralement, les écoles rangent le glucagon avec les EpiPen des élèves allergiques. Il est important de bien l’identifier au nom de l’enfant. Personnellement, j’ai écrit un mini mode d’emploi simplifié sur le mien pour que les intervenants puissent me l’administrer le plus rapidement possible au besoin. L’école peut également stocker des collations dans des endroits accessibles pour votre enfant et les intervenants.

Les gens à contacter en cas d’urgence. Souvent, les établissements préfèrent utiliser le contact d’urgence pour obtenir des démarches à suivre lors des crises d’hypoglycémie. Il est important que ce contact soit disponible et qu’il soit à l’aise avec la gestion du diabète du patient. Dans mon cas, c’était toujours ma mère!

-Les appareils utilisés par la personne diabétique au quotidien. Les professeurs ont l’habitude d’interdire les cellulaires et appareils technologiques en classe (dans mon cas, ils ont souvent confondu ma télécommande Omnipod Dash avec un téléphone cellulaire) et ils ne sont certainement pas tous habitués à voir des jeunes s’injecter de l’insuline avec les stylos ou se piquer le bout du doigt pour faire une glycémie capillaire. Il est important que tous les professeurs de l’enfant diabétique connaissent l’équipement qu’il utilise afin d’éviter les confusions. Avec la mise en vigueur du projet de loi 23 cet automne, il pourrait être pertinent de demander au médecin de votre enfant de signer une lettre approuvant l’utilisation d’un cellulaire/montre intelligente en classe pour la gestion de sa glycémie (avec notifications! Les professeurs doivent accepter que l’appareil intelligent sonne en cas d’hypo/hyperglycémie). Cette lettre peut également être utile pour avoir recours à ces appareils technologiques lors des examens.

-Le niveau d’autonomie de votre enfant. En fonction de son âge, de sa maturité et de la variabilité de sa glycémie, votre enfant pourrait avoir davantage besoin d’assistance par les membres du personnel de son école. Mieux vaut les tenir au courant des rôles qu’ils doivent assumer dans la prise en charge du diabète de votre enfant.

N’hésitez pas à formuler toute demande auprès de l’école de votre enfant. Tout comme vous, ils aspirent à une gestion efficace de son diabète. Ils ne sont simplement pas toujours habitués à travailler avec des élèves diabétiques. Les technologies de gestion de glycémie évoluent à une vitesse incroyable, et il y a moins d’élèves atteints de cette maladie que l’on peut le croire. Par exemple, mon école secondaire est fréquentée par plus de 1500 élèves et durant tout mon passage, j’étais le seul élève connu diabétique, tout type confondu. L’école a su travailler avec moi pour s’adapter à mes besoins et mon passage fut plus que fluide!

J’en profite pour souhaiter une bonne rentrée scolaire à tous les élèves diabétiques!

Charles Brochu Verrette

Comment trouver (et garder) la motivation pour prendre soin de sa glycémie?

Étape 1 : Trouver son « pourquoi »

La première étape pour rester motivé, c’est de trouver une raison qui vous touche vraiment. Pourquoi est-ce important pour vous de prendre soin de votre glycémie? Cette raison peut être personnelle (intrinsèque) ou venir de l’extérieur (extrinsèque) – l’essentiel, c’est d’en avoir conscience.

Par exemple, avec un horaire chargé et des imprévus fréquents, j’ai réalisé que mieux contrôler ma glycémie me donne plus de liberté et de confiance pour affronter les défis de la journée. Trouver votre « pourquoi » vous aidera à rester engagé, même quand c’est difficile.

Étape 2 : Apprendre et s’ajuster

Plus on en sait, plus on se sent en contrôle. Comprendre comment le sommeil, l’activité physique, l’alimentation, ou encore le moment où l’on mange après une dose d’insuline influencent la glycémie permet de mieux anticiper et de réduire les hauts et les bas.

Il existe de nombreuses ressources (livres, chaînes YouTube, balados), mais l’outil le plus précieux reste souvent un journal de bord personnalisé. En notant vos observations, vous pourrez identifier ce qui fonctionne pour vous et ajuster au besoin.

Étape 3 : Adopter le bon état d’esprit

Enfin, pour bien gérer sa glycémie, il faut commencer par accepter sa condition. Cela ne signifie pas s’y résigner, mais plutôt choisir d’en faire un aspect que l’on apprend à connaître et à apprivoiser. Avec le bon état d’esprit, chaque petite victoire devient une source de motivation.

Charles Sylvestre

Comment corriger une hypoglycémie?

L’hypoglycémie ou «baisse de sucre» est caractérisée par une glycémie (taux de sucre) de moins de 4,0 mmol/L. Elle peut être dangereuse pour la vie et mérite donc d’être corrigée dans les plus brefs délais.

Voici la méthode conseillée pour corriger une hypoglycémie :

1. Consommez 15 de glucides sous la forme de sucres rapidement utilisables par le corps.

· Comprimés de glucose équivalant à 15 grammes de glucose (ex : Dex4®, GlucoTabs® ou ReliOn®);

· 15 ml (1 cuillère à soupe) de sucre dissous dans de l’eau;

· 150 ml (2/3 tasse) de jus ou de boisson gazeuses régulière;

· 6 LifeSavers®;

· 15 ml (1 cuillère à soupe) de miel ou de sirop d’érable.

2. Recontrôlez votre glycémie 15 minutes plus tard.

a. Si votre glycémie est de moins de 4 mmol/L, répétez les étapes 1 et 2.

b. Si votre glycémie est de moins de 4 mmol/L et qu’un repas est prévu dans la prochaine heure, rien de plus n’est à faire.

c. Si votre glycémie est de plus de 4 mmol/L et que le prochain repas est prévu dans plus d’une heure, prenez une collation combinant glucides et protéines (par exemple, une tranche de pain avec du beurre d’arachide ou des craquelins avec du fromage).

Vous pourriez être tenté de corriger votre hypoglycémie avec des fruits, des biscuits ou du pain. Bien que ces aliments contiennent des glucides (sucres), ces derniers ne sont pas aussi rapidement assimilables que les options proposées plus haut, en raison des fibres et autres éléments nutritifs qu’ils contiennent. Cela pourrait donc retarder la correction de votre hypoglycémie!

Laurence Castonguay, Nutritionniste

Source : Association canadienne du diabète. (2018). Lignes directrices de pratique clinique 2018 : Hypoglycémie. Canadian Journal of Diabetes. https://doi.org/10.1016/j.jcjd.2017.10.010

VIVRE AVEC LE DIABÈTE

Alexander Zverev, tennisman allemand, vit avec un diabète de type 1 depuis l’âge de 3 ans. Il a révélé sa maladie en 2022, après des années à la gérer en silence pour ne pas être perçu différemment. Malgré les défis, il est devenu l’un des meilleurs joueurs mondiaux. Il a lancé la « Alexander Zverev Foundation » pour soutenir les enfants diabétiques et leur montrer qu’on peut réaliser ses rêves malgré notre condition.

Sébastien Sasseville est un athlète et conférencier canadien atteint de diabète de type 1 depuis 2002. Malgré la maladie, il a relevé des défis extrêmes : il a gravi le Mont Everest, traversé le Canada à la course (7500 km en 9 mois) et complété le redoutable Ironman d’Hawaï. Par ses exploits, il veut inspirer les personnes diabétiques à ne pas se limiter. Il utilise sa voix pour montrer que, même avec le diabète, tout est possible avec de la discipline, du courage et une bonne gestion.

Max Domi, joueur professionnel de hockey et fils de l’ancien joueur Tie Domi, vit avec un diabète de type 1 depuis l’âge de 12 ans. Malgré la maladie, il a atteint la LNH et joue à un très haut niveau. Il porte une pompe à insuline et surveille constamment sa glycémie, même pendant les matchs. Max est un modèle pour les jeunes diabétiques et a écrit un livre pour partager son parcours. Il prouve que le diabète n’est pas un obstacle au succès, même dans un sport aussi exigeant que le hockey.

Et vous, qui est votre source d’inspiration dans le monde des diabétiques?  

Charles Sylvestre

Microcapsules sur la conciliation diabète-école

Je me présente : mon nom est Charles Brochu Verrette. Je suis membre de Diabète Estrie depuis près d’un an. C’est un organisme que j’apprécie beaucoup et je souhaite m’impliquer davantage auprès de la communauté diabétique, c’est pourquoi je vais rejoindre le CA de l’organisme ce mois-ci. 

J’ai 18 ans et j’ai eu un diagnostic de diabète de type 1 à 12 ans, en plein cœur de ma transition de l’école primaire vers le secondaire. Dans ma famille, personne n’est connu diabétique, et maîtriser la gestion de cette maladie a été (et est parfois encore) tout un défi. À travers le partage des responsabilités parent-enfant, le gain d’autonomie à l’adolescence et la gestion de la glycémie en classe, c’est parfois difficile d’y voir clair!  Durant mon adolescence, on me proposait régulièrement les activités et les services de Diabète Estrie, mais ce n’est que tout récemment que j’ai commencé à m’impliquer avec l’organisme, avec comme intention première d’aider les nouveaux diabétiques à travers l’adaptation qu’un tel diagnostic requiert. C’est pourquoi je m’engage à rédiger des petites capsules mensuelles dans lesquelles je vais tenter de vous partager des conseils et de l’expérience qui pourront, souhaitons-le, faciliter votre passage (ou celui de votre enfant diabétique) à travers l’école et l’adolescence. J’espère que cela pourra vous être utile d’une façon ou d’une autre!

Charles Brochu Verrette