Le mois dernier, j’ai entrepris la boucle du Mont Logan, dans le sud du Parc national de la Gaspésie. Un périple de six jours durant lequel nous avons choisi de porter nous-mêmes nos bagages et notre nourriture en traîneaux, en toute autonomie. Chaque journée comprenait entre 6 et 8 heures d’activité physique modérée pour parcourir les 70 km du circuit et profiter d’une journée de ski de randonnée au sommet du Mont Logan.
Malgré les défis que le diabète pouvait poser, il ne m’a jamais empêché de suivre le groupe. Voici comment j’ai réussi à surmonter deux des obstacles les plus marquants de cette aventure.
Défi #1 : Accéder aux données de mon capteur sans électricité
Sans accès à l’électricité pour près d’une semaine et avec des batteries externes trop lourdes à transporter, je savais que je ne pourrais pas utiliser mon téléphone pour lire les données de mon capteur Dexcom G7. Avant de partir, j’ai donc trouvé une solution : le récepteur offert par Dexcom. Ce petit appareil a fonctionné à merveille et m’a permis de surveiller mon glucose en tout temps, sans jamais craindre une panne de batterie. Un détail qui n’a cependant pas ravi mes compagnons de refuge, puisque l’alarme s’est manifestée à quelques reprises pendant la nuit !
(Me voici avec le récepteur au retour de notre journée de ski de randonnée au Mont Logan.)

Défi #2 : Gérer l’effort physique et éviter l’hypoglycémie
En théorie, transporter nous-mêmes tout notre matériel semblait une excellente idée. En pratique, c’était un défi colossal ! Chaque couple devait tirer un traîneau d’environ 60 livres, en plus de son sac personnel pesant entre 20 et 30 livres. Avec un dénivelé total de 2 400 mètres à gravir, nous avions clairement sous-estimé l’ampleur de la tâche.
Pour m’adapter, j’ai dû ajuster mes doses d’insuline – en réduisant à la fois la lente et la rapide – et garder à portée de main des collations sucrées qui ne risquaient pas de geler. J’ai opté pour des barres de fruits Kashi, des dattes, des mangues séchées, de petits sachets de sucre, plusieurs capsules Dex4 et, pour les urgences, une fiole de sirop d’érable ! Mon objectif était d’ingérer de petites quantités de sucre régulièrement afin d’éviter les hypoglycémies et, à l’inverse, de ne pas provoquer d’hyperglycémie en consommant trop de glucides d’un coup.
Bilan ? Une moyenne de 90 % du temps entre 4 et 10 mmol/L tout au long du séjour !
Une expérience enrichissante et motivante
Cette aventure m’a encore prouvé que le diabète n’est pas une limitation. Au contraire, il me pousse à être plus attentif à mon corps et à adopter des habitudes de vie plus saines. Résultat : je suis en meilleure forme aujourd’hui grâce à cette condition. Et cerise sur le gâteau, c’est en plein cœur de la forêt que j’ai atteint ma toute première journée à 100 % dans la plage glycémique depuis trois mois !
Comme quoi, avec une bonne préparation et une touche de détermination, tout est possible.

Charles Sylvestre