Diabète et alimentation – Attention aux mythes!

À l’ère des réseaux sociaux et des opinions souvent contradictoires, il devient difficile de s’y retrouver en matière d’alimentation et de diabète. Si l’on ajoute à cela les conseils – parfois approximatifs – de nos proches bien intentionnés, cela peut vite semer la confusion!

Démêlons donc le vrai du faux sur quelques idées reçues concernant le diabète et l’alimentation.

Mythe #1 : Les fruits sont trop sucrés, il vaut mieux les éviter.

FAUX. Bien que contenant des glucides (sucres), les fruits contiennent également des fibres ainsi que des vitamines essentielles à la santé et font partie intégrante d’une alimentation équilibrée. Ce qui importe est la quantité consommée et le fait de privilégier les fruits entiers aux jus de fruits.

Mythe #2 : Les personnes diabétiques ne doivent pas manger de féculents.

FAUX. Les féculents à grains entiers, tel que le pain à grains entiers, le riz brun, le quinoa et l’avoine, contiennents des fibres qui modèrent leur impact sur la glycémie et sont bénéfiques pour la santé. De plus, rappelons-nous qu’une assiette équilibrée contient un portion de féculents, essentielle au maintien de la glycémie.

Mythe #3 : Les aliments de type «diète» sont bons pour les personnes diabétiques, car ils ne font pas augmenter la glycémie.

FAUX. La consommation régulière ou excessive d’aliments de type «diète», surtout ceux à base d’édulcorants, a été associée à certains enjeux de santé. Par prudence, ces aliments devraient être consommés de façon ponctuelle, même s’ils permettent de limiter la consommation de sucre.

Laurence Castonguay, Nutritionniste

Voici quelques lectures au sujet du Diabète pour bien finir l’été:

No days off, Max Domi 

Cet ancien joueur du Canadien de Montréal nous partage son quotidien en tant qu’athlète de haut niveau cœliaque et diabétique. J’ai adoré le moment où il raconte avoir triplé accidentellement sa dose d’insuline à action rapide et les étapes qui ont suivies. 

Bright spot and land mines, Adam Brown 

Ce guide pratico-pratique rassemble de nombreux conseils afin de surmonter les défis quotidien autant d’un point de vue nutrition, qu’activité physique que psychologique et mental. Une version gratuite est disponible en ligne! 

Think like a pancreas, Gary Scheiner 

Ce livre recueille toute l’information pour mieux comprendre les variables en jeu dans la vie d’un diabétique et ce peu importe son type. C’est pour moi la base de ma compréhension des éléments que je dois gérer et j’y retourne souvent pour trouver conseil ou nouvelles façons d’ajuster ma gestion.   

Charles Sylvestre, président

3 choses que j’essaie toujours d’éviter en tant que diabétique

1. Partir sans plan
Je ne quitte jamais la maison sans être prêt. Au moment de partir, j’anticipe : j’apporte toujours une collation de plus que nécessaire, mon sac en déborde, et un peu plus d’insuline que ce que je crois avoir besoin. Mieux vaut être trop préparé et trop organisé. 

2. Me priver d’activités
Depuis mon diagnostic, je n’ai jamais laissé le diabète m’empêcher de participer à quoi que ce soit. Je continue de mener une vie active, comme avant. Je reste curieux, j’essaie de nouvelles choses, et je refuse de me définir par mes limitations.

3. Garder ma condition secrète
Parler de mon diabète m’a permis de briser bien des stéréotypes. En expliquant ma réalité à mon entourage, je fais tomber les tabous et j’ouvre la porte à plus de compréhension. Et en bonus, j’en profite pour dire aux gens quoi faire en cas d’urgence. Un jour, ça pourrait faire une vraie différence.

Charles Sylvestre

Sauter un repas, fausse bonne idée?

On pourrait croire que sauter un repas aide à améliorer le contrôle de son diabète, mais ce n’est pas le cas! Omettre de manger peut causer une hypoglycémie, surtout chez les personnes sous insuline ou hypoglycémiants oraux de type sécrétagogues de l’insuline (ex : glyburide). Manquer un repas peut également causer une hyperglycémie, en raison du stress causé à l’organisme ou de la consommation d’une quantité excessive de nourriture au repas suivant.

L’idéal demeure de manger au moins 3 repas par jour à des heures régulières et d’espacer les repas de 4 à 6 heures. Votre diabète ne s’en portera que mieux!

Laurence Castonguay, Nutritionniste

Source : Diabetes Canada Clinical Practice Guidelines Expert Committee. Diabetes Canada 2018 Clinical Practice Guidelines for the Prevention and Management of Diabetes in Canada. Can J Diabetes. 2018;42(Suppl 1):S1-S325

La prise en charge du diabète par l’école

Peu importe le type de diabète dont vous êtes affectés, il est toujours mieux d’en informer votre entourage afin que les gens que vous côtoyez régulièrement aient une idée de ce qui se passe de crise d’hypo/hyperglycémie. Dans le cas d’un enfant, il est crucial que l’école sache exactement quoi faire lors de ces urgences. Lorsque j’ai eu mon diagnostic à 12 ans, mes parents ont immédiatement contacté la direction de mon école primaire pour leur en aviser. Plus tard cette année-là, j’informais la direction de l’école secondaire où je rentrais pour la première fois de ma condition.

Ce qu’il est important de mentionner à l’établissement :

La médication à prendre en cas d’urgence et les conditions dans lesquelles elle doit être rangée. Généralement, les écoles rangent le glucagon avec les EpiPen des élèves allergiques. Il est important de bien l’identifier au nom de l’enfant. Personnellement, j’ai écrit un mini mode d’emploi simplifié sur le mien pour que les intervenants puissent me l’administrer le plus rapidement possible au besoin. L’école peut également stocker des collations dans des endroits accessibles pour votre enfant et les intervenants.

Les gens à contacter en cas d’urgence. Souvent, les établissements préfèrent utiliser le contact d’urgence pour obtenir des démarches à suivre lors des crises d’hypoglycémie. Il est important que ce contact soit disponible et qu’il soit à l’aise avec la gestion du diabète du patient. Dans mon cas, c’était toujours ma mère!

-Les appareils utilisés par la personne diabétique au quotidien. Les professeurs ont l’habitude d’interdire les cellulaires et appareils technologiques en classe (dans mon cas, ils ont souvent confondu ma télécommande Omnipod Dash avec un téléphone cellulaire) et ils ne sont certainement pas tous habitués à voir des jeunes s’injecter de l’insuline avec les stylos ou se piquer le bout du doigt pour faire une glycémie capillaire. Il est important que tous les professeurs de l’enfant diabétique connaissent l’équipement qu’il utilise afin d’éviter les confusions. Avec la mise en vigueur du projet de loi 23 cet automne, il pourrait être pertinent de demander au médecin de votre enfant de signer une lettre approuvant l’utilisation d’un cellulaire/montre intelligente en classe pour la gestion de sa glycémie (avec notifications! Les professeurs doivent accepter que l’appareil intelligent sonne en cas d’hypo/hyperglycémie). Cette lettre peut également être utile pour avoir recours à ces appareils technologiques lors des examens.

-Le niveau d’autonomie de votre enfant. En fonction de son âge, de sa maturité et de la variabilité de sa glycémie, votre enfant pourrait avoir davantage besoin d’assistance par les membres du personnel de son école. Mieux vaut les tenir au courant des rôles qu’ils doivent assumer dans la prise en charge du diabète de votre enfant.

N’hésitez pas à formuler toute demande auprès de l’école de votre enfant. Tout comme vous, ils aspirent à une gestion efficace de son diabète. Ils ne sont simplement pas toujours habitués à travailler avec des élèves diabétiques. Les technologies de gestion de glycémie évoluent à une vitesse incroyable, et il y a moins d’élèves atteints de cette maladie que l’on peut le croire. Par exemple, mon école secondaire est fréquentée par plus de 1500 élèves et durant tout mon passage, j’étais le seul élève connu diabétique, tout type confondu. L’école a su travailler avec moi pour s’adapter à mes besoins et mon passage fut plus que fluide!

J’en profite pour souhaiter une bonne rentrée scolaire à tous les élèves diabétiques!

Charles Brochu Verrette